Témoignages

Rôle du Paralytique

TEMOIGNAGE DE PAULE

Le dimanche 2 avril a eu lieu à Notre Dame des Anges une assemblée de prière animée par le groupe de l’Eau Vive sur le thème «Entre dans l’Espérance ».
Lorsque le noyau m’a proposée le rôle du paralytique pour la gestuation de la Parole, j’ai été étonnée : « Pourquoi moi ??! Sans plus réfléchir j’ai accepté avec la joyeuse idée de ‘’servir l’Evangile’’ ».
Je me suis dit que « la paralysie, je connais », ayant perdu temporairement l’usage de mes jambes il y a de cela quatorze ans, suite à une myélite dont j’ai gardé quelques séquelles.
Cependant, le moment venu ce ne fut plus aussi évident, surtout quand on m’a dit qu’on allait me couvrir d’un tissu noir. Mon imagination s’est emballée : le brancard, les gens, les tabous, les souvenir difficiles, bref la peur de la mort… Ce fut la panique intérieure.
Mais il fallait y aller. Je me suis accrochée à ma foi. Au moment de m’allonger sur ce brancard, ce fut comme de me jeter dans le vide et du plus profond de mon cœur a jailli ce cri silencieux « Jésus, j’ai confiance en toi ! »
On m’a mais ce tissu noir qui me faisait me sentir comme un cadavre, coincée entre les barres du brancard. Ce fut une vraie épreuve. J’étais tétanisée et le silence impressionnant.
Au fur et à mesure qu’on avançait dans l’allée, j’avais l’impression que toutes les misères de l’assemblée convergeaient vers moi et s’entassaient sur le brancard. Cela m’a décentrée de moi-même et je me suis dit : « C’est ta mission de porter tout cela au Seigneur. » Alors le calme s’est fait en moi.
Je devais déposer toutes ces misères, les miennes et celles de mes frères et sœurs qui étaient présent là. Cela me donnait du courage et comme la certitude de faire sa volonté et cela me dépassait complètement. Je ne jouais pas un rôle, je le vivais pour de bon.
Je suis alors passée par trois phases :

De ma position je ne voyais pas grand-chose et la voix des lecteurs me paraissait bien lointaine. Cependant quand on posa le brancard, le contact avec le sol me fit réaliser que « j’étais arrivée ».
J’entendis nettement le « Je te l’ordonne, lève-toi, prend ton brancard et va-t’en chez toi. »
Là je n’avais d’yeux que pour les mains de notre frère Rémi qui se tendaient vers moi…
Mais… C’étaient vraiment les mains de Jésus que j’ai saisi avec tout mon cœur. Je me suis levée avec une aisance pas habituelle.
Quand je fus tout à fait debout, j’ai ressenti la présence de Jésus en Majesté. C’était une grande onction de puissance et d’amour qui m’a enveloppée en remplissant tout l’espace où nous étions et se répandait vers toute l’assemblée.
Nous avons pris le brancard pour quitter l’autel. J’étais toujours dans cette présence qui me faisait baisser les yeux d’humilité. Je me sentais comme en adoration tout en marchant. Cela a duré jusqu’à ce qu’on atteigne le fond de l’église.
Oui, je témoigne que la Parole lue et reçue dans la foi est agissante. Jésus est vraiment là par l’Evangile. C’est bien le « Je suis avec vous » aussi réel que dans les sacrements. La Parole est source de joie, de réconfort, de guérison et aussi source d’unité.
Cela s’est passé il y a une quinzaine de jours. Depuis je peux dire que je marche mieux, que mon dos s’est redressé et que j’ai plus d’assurance pour témoigner. Les occasions n’ont pas manqué.
Et il me vient ce chant : « Jérusalem, quitte ta robe de tristesse… Lève les yeux et regarde au loin… »…
Et montre un visage de ressuscité !
Jérusalem, c’est moi, c’est vous, c’est nous, c’est l’Eglise de Jésus.
Amen.
Paule